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Cotation ISO-GPS

Message écrit le 30/07/2021 - 13h09
#1
Bonjour,

Je suis métrologue sur MMT Contura Zeiss, avec comme logiciel Calypso et l'option curve (profil 2D et 3D).

A la demande du responsable BE, les dessinateurs doivent utiliser la cotation ISO-GPS.

Pouvez-vous me donner une définition "simple" de ce que c'est la cotation ISO-GPS ?

Je pense qu'ils n'ont pas compris. Pour eux c'est de mettre des profils de partout même pour un dégagement de vis et des localisations de face (style mesure au pied à coulisse) sans aucun intérêt fonctionnelle.

Merci pour vos réponse.

Cordialement,
Laurent Chareyron

Message modifié le 30/07/2021 - 14h31
#2
Bonjour Laurent,
Pour faire très court et très concret, la cotation ISO GPS c'est la cotation des fonctions de la pièce (et non pas seulement ses dimensions). Donc le principe n'est certainement pas de mettre des tolérances de profil dans tous les sens...
La cotation GPS (Spécifications Géométriques du Produit) se base sur plusieurs "piliers" :

  • Les références choisies correspondent à l'isostatisme de la pièce, à son mode de fixation
  • Chaque spécification est indépendante des autres. Notamment, attention aux dimensions locales par rapport aux spécifications géométriques (par exemple, une rainure 20 H9 garantit localement un respect de dimensions, mais ne garantit pas un parallélisme des faces...)
  • La cotation GPS ce n'est pas que des spécifications géométriques : elle inclut aussi les tolérances dimensionnelles (ajustements, tolérances générales...), les états de surface et les exigences d'enveloppe (pas assez utilisées à mon goût d'ailleurs...)
  • La cotation GPS permet de lever des ambiguïtés présentes avec une cotation traditionnelle
  • La cotation GPS n'est en fait que la "traduction" en termes de géométrie / dimensions des fonctions de la pièce (issues de l'analyse fonctionnelle)
  • Elle est un langage universel, compréhensible en théorie de tout le monde (dessinateurs, usineurs, contrôleurs, clients, fournisseurs...)


Je mets en lien un article permettant d'introduire un peu la cotation ISO, mais c'est un sujet tellement vaste qu'il faut une vraie formation dédiée, et beaucoup de pratique, pour maîtriser le sujet (et rester à la page, car les normes évoluent régulièrement !)
Introduction à la cotation ISO

Mathieu

Vive la mécanique!
Message écrit le 30/07/2021 - 19h26
#3
Bonjour Laurent

Votre question, qu'est-ce que la cotation ISO GPS est simple, mais il est difficile d'y répondre simplement... Hélas !!!
En complément de la réponse de Mathieu, je vais essayer d'y apporter ma pierre.

La cotation ISO GPS (Geometric Product Sprcification) est avant tout un langage dont le but est de décrire au mieux la définition géométrique d'un produit, tout en garantissant la fonctionnalité pour laquelle il a été conçu... La phrase est déjà bien longue...
Pour ce faire un ensemble de normes internationales (ISO) cohérentes a été mis afin de spécifier (BE) et vérifier toutes les spécifications géométriques nécessaires à la définition de ce produit (voir tableau ci-dessous :

Image
Comme on le voit ce tableau va classer les normes ISO GPS en trois familles
- Spécification (BE)
- Aider à la déclaration de la conformité (colonne récente)
- Assurer la vérification (Métrologie)
Et ce sur 9 critères plus ou moins géométriques (Taille, distance, forme, orientation, position, battement, état de surface du profil, état de surface surfacique, défauts de surface). Cette grille se trouve en annexe de toute norme GPS pour indiquer si besoin est à quelle spécification et à quel critère s'adresse ladite norme.

Ce qu'il faut savoir, c'est qu'au tout début de la mise en place des normes GPS, la tristement célèbre ISO 8015 a mis en place un précepte qui a compliqué énormément les choses : Le principe de l'indépendance qui dit en substance que toute cote de taille s'attache à coter localement deux points en vis à vis et que cette distance ne préjuge pas des défauts d'orientation des surfaces en vis à vis... Ceci a bien compliqué le job du métrologue, qui sans protocole de mesure bien précis ne peut plus avec cette définition s'appuyer sur des directions de mesures propres. La norme ISO 14405-1 décrit bien le problème (norme essentielle).

C'est pourquoi on a créé la cotation par zone, qui met en place de manière rigoureuse une zone de contrôle en s'appuyant sur des directions de mesure définies par les références et les systèmes de référence (Norme ISO 5459).
Là où ça devient intéressant c'est que ces systèmes de références ne se choisissent pas au petit bonheur la chance, mais en s'appuyant rigoureusement sur l'analyse fonctionnelle de la pièce ou du sous ensemble qui doit être coté...
Et c'est souvent là que les BE non ou mal formés font leurs plus graves erreurs !!! Un système de références s'appuie sur l'isostatisme de la fonction en hiérarchisant les surfaces contributrices de cet isostatisme. Il y peut y avoir par pièce un système de référence par fonction et par situation de vie (j'ai vue sur des carters de BV automatique plus d'une vingtaine de systèmes de références différentes).

Une fois que le ou les systèmes de références sont décrits suivant la fonctionnalité et l'isostatisme de la pièce, il faut mettre en place un certain nombre de critères correspondant à la forme, l'orientation la position et aussi parfois le battement des surfaces participant aux fonctions. La norme ISO 1101 décrit tout ce qui concerne la cotation et l'interaction des surfaces entres elles et/ou les systèmes de références. Cette norme est hyper importante (elle est aussi hyper chère... Sacrée boutique AFNOR !!!). Quelques normes complémentaires sont aussi très utiles (ISO 1660, ISO 5458, par exemple)

Ce n'est pas tout ... Ce serait trop simples, certains critères font exception au principe de l'indépendance, citons les trois concernés, le principe de l'enveloppe (Norme ISO 14405-1) et les Minimum de matière et Maximum de matière (ISO 2692) ... Ces normes régissent ce qu'on appelle le tolérancement par gabarit.

Presque fini... Et oui il faut parler aussi des états de surfaces... Ces spécifications bien que plus complexes au niveau de la définition et du contrôle puisqu'ils s'adressent au micro-défauts. Les normes les plus intéressantes sont ; ISO 1302, ISO 4287 et ISO 4288.

N'oublions pas toutes les normes que je ne connais pas bien relatives au contrôle aux équipements de mesures et à leur étalonnage.

Je me suis engagé dans cette explication en voulant être simple... Mais je crois que c'est raté.
En définitive la mission principale de l'ISO GPS est de donner des outils de description permettant à la pièce d'être le plus près possible de la fonctionnalité. Pour tout ce qui est fonction annexe, cassage d'angle et autres subtilités, certes l'iso a mis en place des normes... Mais elles ne sont pas à mon avis d'une vitale exitance.

Cerise sur le gateau... J'oubliais, vous qui travaillez dans une entreprise américaine.... Les USA ne faisant jamais rien comme tout le monde ont créé une norme (unique celle-là) cousine de l'ISO GPS mais différentes sur pas mal d'aspect... C'est l'ASME Y14.5 ... Mais là c'est encore une autre histoire.

Spécialisé en cotation ISO GPS
Message écrit le 05/08/2021 - 09h48
#4
Bonjour Laurent,

Pourquoi ne pas proposer aux responsables BE de former ces dessinateurs et les autres services concernés (méthodes, qualité, ...) à la formation ISO ? Car sans les bases, cela est très compliqué de concevoir.

Message écrit le 12/08/2021 - 18h57
#5
Merci Florian….

Je ne peux qu'être totalement, viscéralement d'accord avec vous.... Et je ne dis pas cela uniquement parce que ça m'arrange...
Il faudrait former le BE.... Mais aussi toute la filière qui va de la qualité en passant par les méthodes.... Jusqu'aux achats...

Ceci hélas reste un voeux pieux pour bon nombre d'entreprise.

Spécialisé en cotation ISO GPS
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