Dans le système de cotation ISO GPS, une importance capitale est donnée à la mise en place des systèmes de références.
Nous savons (ou nous devrions savoir) que toutes les cotations linéaires de tailles ou de distances tolérancées de manière traditionnelle, en plus ou moins (plus/plus, moins/moins, 0/plus ou 0/moins) sont définies en tenant compte du principe d’indépendance. Ce qui a pour conséquence de ne donner, sans indication particulière, aucune direction de mesure au métrologue dans sa rude tâche de contrôle dimensionnel.
Les références et systèmes de références ont été créés afin de permettre la mise en place de trièdres de mesure orthogonaux. Ils ne sont pas créés par hasard, ni par facilité de construction, mais pour la grande majorité ils s’appuient sur le positionnement isostatique (statique ou cinématique) de la pièce dans son montage.
Afin de comprendre ce processus de choix, nous vous proposons un exemple très simple d'une pièce positionnée statiquement sur une autre.
Dans le montage simple ci-dessous, la pièce N°2 s’assemble sur le corps N°1 et deux vis N°3 assurent la fixation. La mise en position est assurée par trois plans de contact perpendiculaires entre eux.
Pour la mesurer dans des conditions optimales, il serait bon de déterminer trois directions de mesure perpendiculaires entre elles, et pour ce faire nous allons nous servir du maintien isostatique de cette pièce dans son contact avec la pièce N°1.
Si on tient compte de la hiérarchie isostatique Assise → Orientation → Butée, nous pouvons construire trois plans parfaits liés les uns aux autres :
On peut concevoir un dispositif (maquette) de contrôle sur lequel les six points M1, M2, M3, M4, M5 et M6 seraient des touches aux terminaisons hémisphériques positionnées de manière parfaite afin de recréer artificiellement ces trois plans. Cette méthode est assez courante.
C’est ce qu’on appelle un système de références simulé.
C’est-à-dire que l’on simule le référentiel de la pièce par un dispositif mécanique... Cette maquette est ce que certains appellent un "Marbre" spécifique.
Les trois directions X, Y et Z sont, grâce à ce dispositif, correctement définies.
Quelques inconvénients toutefois :
Pour bâtir un système d’axes, un référentiel de mesure si vous préférez, nous allons nous attacher à déterminer trois plans perpendiculaires s’appuyant sur les surfaces réelles.
Surfaces réelles, donc soumises aux défauts de réalisation !
Première étape : Création d’un plan parfait D à partir de la surface réelle baptisée "Assise" dans notre exemple.
Deuxième étape : Création d’un plan secondaire E s’appuyant sur la surface dite "d’Orientation" suivant ce mode opératoire.
Troisième étape : Création d’un plan tertiaire F s’appuyant sur la surface dite de "Butée".
![]()
Remarques : La connaissance du positionnement des points les plus extérieurs matières se fera grâce à :
- L’extraction d’un nuage de points réels sur chaque surface considérée.
- La détermination du ou des points les plus éloignés extérieurs matière d’un plan moyen ("moindres carrés") déterminés par calcul du logiciel de la MMT.
Le but étant de donner trois directions principales de mesures perpendiculaires entre elles permettant la suite de la mesure de la pièce.
Les trois plans D, E et F sont appelés respectivement référence primaire, référence secondaire et référence tertiaire.
Cet ensemble forme un système de références et il est cohérent avec la fonctionnalité assemblage de la pièce N°2 contre la pièce N°1.
L’écriture au plan de ces trois références est normalisée et suit quelques règles que nous allons évoquer à la suite de ce paragraphe.
Ce système sera invoqué dans tous les critères d’orientation et de position nécessaires à la définition précise de la pièce.
![]()
Remarque : le choix des lettres est au bon vouloir du concepteur et ne suit pas obligatoirement l’ordre alphabétique. Seules certaines lettres sont interdites ou non recommandées par la norme (4 en tout : I, O, Q et X).
Ce petit article positionne succinctement le "pourquoi" du choix d’un système de références, mais la palette technique du type de référence et les règles d’écriture de ces différents types (références simples, références partielles, références communes...) peuvent faire l’objet d’une présentation complémentaire.
La norme ISO GPS (ISO 5459) qui régit l’écriture de ces types de références est assez âgée (2011), nos amis normalisateurs sont tiraillés pour sa modification qui, on le pense, devrait malgré tout arriver bientôt...
Nous sommes vigilants sur le sujet !
Article rédigé par M. Eddy MAIGNAN, Auteur et Formateur en cotation