En 2017, la nouvelle version de la norme ISO 1101 a un peu chamboulé le monde de la cotation avec un grand nombre de nouveautés. Parmi celles-ci, nous avons vu l'apparition de nouveaux modificateurs, les "modificateurs d’éléments tolérancés soumis à références"
Par défaut, toute spécification géométrique (forme, orientation position) s’applique à l’élément intégral extrait ou dérivé indiqué (surface, ligne réelle ou axe et plan de symétrie).
Traduction : sans indication contraire, tout point physique de la surface réelle, ou tout point de l’axe réel mesuré doit être compris à l’intérieur de la zone de tolérance.
Les modificateurs d’éléments sont utilisés pour indiquer que la spécification ne s’applique pas à l’élément intégral proprement dit mais à un élément qui lui est associé par un traitement mathématique spécifique. Donc on ne s’intéresse plus à la surface réelle mais à un traitement mathématique spécifique de cette entité réelle.
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Ces modificateurs ne doivent utilisés que pour des spécifications se rapportant à des références, c’est-à-dire des spécifications d’orientation et de position uniquement.
Les spécifications de forme ainsi que les battements ne sont pas concernés.
Les modificateurs suivants peuvent être utilisés suivant la nature du besoin fonctionnel (là encore le besoin fonctionnel va guider le choix d’écriture du concepteur) :
Pour rappel, sans modificateur, dès qu'un point de mesure sort de la tolérance la pièce est considérée comme mauvaise. Grâce au modificateur MiniMax (aussi appelé Chebyshev), nous allons être plus souple...
L'élément tolérancé va être le plan ou la droite (selon le cas) représentant la moyenne des écarts de tous les points mesurés par rapport au théorique.
Sur cet exemple, c’est bien la surface traitée en MiniMax (représentée en rouge et notée "c") qui doit être évaluée et non pas la surface réelle, qui elle peut sortir de la zone de tolérance (si, si !!)
Ici, on va être sur le même principe qu'avec MiniMax ; la différence, c'est qu'avec le Gaussien l'élément tolérancé sera défini par la méthode des moindres carrés, donc en utilisant la somme des écarts au carré.
Sur cet exemple c’est bien la surface traitée aux "moindres carrés" (représentée en rouge et notée "c") qui doit être évaluée et non pas la surface réelle qui elle peut sortir de la zone de tolérance.
Avec le modificateur plan tangent associé, l'élément tolérancé va être la droite (ou le plan) tangeant à l'élément réel mesuré, sur le côté extérieur matière, tout en minimisant les défauts maxi si la surface est bombée.
Sur cet exemple c’est bien la surface en tangence (représentée en rouge et notée "c") qui doit être évaluée et non pas la surface réelle qui elle peut dépasser la zone de tolérance.
Le principe ici va être de contrôler la position de l'axe d'un alésage non pas à partir du diamètre moyen mesuré, mais par construction du cercle (ou cylindre) minimal circonscrit à la mesure.
Dans cet exemple, l’élément tolérancé f est l’axe de symétrie du cylindre minimal circonscrit au cylindre réel. C’est le positionnement de cet axe f qui est localisé à Ø0,2mm dans le système de référence |C|A|B|.
Le même principe que précédemment, à la différence qu'ici l'élément tolérancé est le cercle (ou cylindre) maximal inscrit dans l'élément réel mesuré.
Dans cet exemple, l’élément tolérancé f est l’axe de symétrie du cylindre maximal inscrit au cylindre réel. C’est le positionnement de cet axe f qui est localisé à Ø0,2mm dans le système de référence |C|A|B|.
Article rédigé par M. Eddy MAIGNAN, Auteur et Formateur en cotation