La cotation de plan produit (1/5)
Vue sur un plan

Après quelques années en bureau d'étude mécanique, je me rends compte que la cotation d'un plan reste une activité délicate. Ma première cotation avait été compliquée.
Après réflexion, le manque de méthodologie et une connaisance imparfaite du langage ISO ont manqué à la construction de ce premier plan. Je voulais partager, au travers quelques posts quelques précisions qui m'auraient aidé à ce moment.

Le cinquième est lisibilité du plan.
Je me rappelle de mon premier plan de pièce, et une fois fait, l'audit de ce plan auprès de Jean-Francois :
"Tu ne travailles pas sur un timbre poste, aère tes vues et ne mets pas tout sur la même vue !"
Effectivement, au regard de la taille de la pièce, le format du calque était mal choisi et c'était dense.

Prenons un exemple de plan réél : un plan de carter de moteur
Ce plan, un peu ancien, ne correspond plus aux règles utilisées par ce bureau d'étude cependant il permet d'illustrer une partie du propos de ce post.
Une des remarques de JEF s'y applique : vu de loin, les vues sont trop proches l'une des autres.

Pour palier ce tassement, plusieurs solutions sont possibles :

• réduire l'échelle utilisée pour projeter la pièce
• répartir les vues sur 2 folios au lieu d'un seul
• utiliser un format de plan plus grand ( A3 -> A2 )

Le plan actuel de ce carter compte désormais plusieurs folios. Cependant, rajouter 1 ou 2 folios à un plan n'est pas toujours suffisant pour gagner en clarté...
Pourquoi ?

Pour y répondre, il peut être judicieux de colorer les cotes avec une couleur en lien avec les interfaces ou les fonctions auquelles cette pièce doit répondre.
Sans aller dans le détail de ces fonctions, ou ces interfaces en jeu, on obtient le plan ci après :

Quelles remarques peut-on faire sur ce plan coloré ?
Il y a beaucoup de couleurs ( 10 fonctions / interfaces ) et elles sont éparpillées sur le plan !

• Exemple 1 : l'interface client (en jaune) est représentée sur 5 vues, et toutes ces vues ne sont pas regroupées au même endroit
• Exemple 2 : la cotation de l'interface bleue (entourée en rouge) est répartie sur 2 zones, qui sont aux antipodes du plan !

La conséquence? Le lecteur (métrologue, fabricant, qualité, process) devra faire un effort de lecture pour appréhender l'ensemble de la fonction...
On commence à voir le problème, et entrevoir une partie de la solution. Indépendament de la justesse de la cotation, il serait judicieux de regrouper les cotes d'une fonction sur des vues sans mélange, et de regrouper ces vues dans des zones.
On aurait alors le puzzle coloré suivant (sur 3 folios) :

La réalité d'un plan est plus complexe que cette propositon, des dimensions peuvent servir à plusieurs fonctions ou si une fonction est représentée par une dimension, il peut être dommage d'en faire une vue... Ce qu'il faut retenir :
La volonté d'avoir un plan lisible, clair et aéré doit guider la construction de celui-ci !

Article rédigé par Mikael MENANT, Ingénieur BE mécanique